[RP TERMINÉ] Maman? ft. Azur

Je n'arrive pas bien à penser, mon esprit est encore trop embrumé. Je suis en train de me réveiller. Mais quelque chose cloche. Je ne suis pas dans mon lit. Non, je pense que je suis par terre. Il fait noir. Ah, mais c'est parce que j'ai les yeux fermés. J'essaie de les ouvrir, mais mes paupières sont lourdes et ma vue encore trouble. Quelques clignements d'yeux plus tard, je distingue enfin quelque chose. Le plafond, je pense. Je bouge la tête pour regarder vers le bas. Le mur défile devant mes yeux, puis arrive le sol. Je suis donc bien allongée par terre. Je tourne la tête de l'autre côté. Je constate que les murs sont trop rapprochés pour que je sois dans une pièce normale. Et il y a des portes partout. Je suis dans un couloir. Un couloir que je ne connais pas. Comment avais-je bien pu me retrouver ici ? Je n'arrive à me souvenir de rien, ma mémoire est totalement vierge.

Le sol n'étant pas la chose l'endroit le plus confortable qui soit, je décide de me redresser. Mais dès que je m'assois, ma tête commence à tourner. Je me retrouve pliée en deux, la tête enfouie entre mes mains. Après un moment, je me sens enfin mieux et lève la tête pour regarder autour de moi. Le couloir est désert, je suis seule. Je me lève et fais quelques pas, hésitante. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas où je suis. Je ne sais pas comment je suis arrivée là. Je prends une grande inspiration et commence à me parler à moi-même pour me rassurer.

« Allez, calme-toi. Inspire, expire. Ça pourrait être pire. Tu aurais pu être au fond d'une cave humide torturée par un groupe d'hommes bizarres. Et puis, quelqu'un va bien s'apercevoir que je ne suis plus là, comme... »

Je m'arrête net. Je ne sais pas qui pourrait venir me chercher ici. Aucun nom, aucun visage ne me vient en tête. Je n'arrive pas à me souvenir de mes amis. J'en ai, n'est-ce pas? Je sens mon cœur s'emballer. Mes parents. Rien ne vient non plus. Je ne me souviens ni de leur nom, ni de leur visage. Mes pensées se bousculent, mon sang se glace. Je ne me souviens pas de moi. Je ne sais plus d'où je viens. Je me souviens à peine de ce que j'aime. J'ai jusqu'à oublié mon propre nom.

Je me commence à paniquer. Les larmes me montent aux yeux. Je n'ai absolument aucun repère. Je ne sais pas quoi faire. Je me sens totalement perdue.

J'entends une porte s'ouvrir derrière moi et me retourne brusquement. Un jeune garçon sort de ce que je pense être sa chambre. Peut être qu'il peut m'aider. Je prends une grande inspiration pour me calmer et prend la parole.

« Bonjour ? »

Bienvenue ? Est-ce que j'étais chez lui ? J'en doutais fortement. Je voyais des numéros sur les portes. Je devais être dans un hôtel. Mais dans ce cas, comment pouvait-il savoir que je venais d'arriver ? Est-ce qu'il me connaissait ? Je n'avais absolument aucun souvenir de lui. Ce qui n'était pas très étonnant, puisque je n'avais plus de souvenir du tout.

Peut-être qu'il savait ce qui m'était arrivé ? Et si c'était lui qui m'avait traîné ici et effacé mes souvenirs ? Non, il avait l'air trop innocent pour ça. Il avait une petite bouille innocente et ses vêtement renforçaient encore plus son air enfantin. Mais je devais quand même rester sur mes gardes. Il ne faut pas se fier aux apparences. C'est donc en prenant soin de garder une certaine distance entre nous que je lui répondis.

« Merci, mais... Est-ce qu'on se connaît ? Enfin, vous avez l'air de savoir que je viens d'arriver, donc je me disais que ça pouvait être une possibilité... Hum... En fait, je sais pas trop où on est, je me sens un peu désorientée et... »

Je bafouillais et me perdais dans mes mots. Je détestais m'entendre parler comme ça, je ne savais plus où me mettre. Et puis il allait peut-être qu'il allait me prendre pour une folle. C'est vrai, les gens normaux n'oublient pas où ils sont d'un coup comme ça. Alors qu'est ce qu'il allait bien penser si je lui disais que je ne me rappelais même plus de qui j'étais ? Il allait sûrement me demander mon nom. Mais je ne m'en rappelais pas. Qu'est ce que j'allais bien pourvoir lui répondre ? Désolée, je ne m'en souviens pas, mais ne vous inquiétez pas, je suis tout à fait normale ? Ça n'allait pas passer du tout.

Je n'aurais pas dû lui parler. J'aurais dû explorer moi même les environs et trouver des réponses toute seule. J'étais extrêmement nerveuse. J'espérais qu'il n'allait pas me trouver trop bizarre, et je priais pour ne pas me retrouver dans une situation compliquée.

Mon cœur a fondu quand il a pris mes mains dans les siennes. Il est peut être beaucoup plus grand que moi, mais sa manière d'agir et de parler le rendent tout mignon, comme un enfant. Il m'annonce que tout le monde ici est comme moi. Que tout le monde a perdu ses souvenirs. Mais comment est-ce possible ? Est-ce que je suis chez les fous ? Est-ce que j'ai été abandonnée ici par ma famille ? Mais si je suis chez les fous... Ça veut dire qu'il pourrait être dangereux ?

Je lève les yeux vers lui et croise son regard. Non. Non, il n'est pas dangereux. Je suis peut être naïve de croire ça, mais il a un regard trop doux et enfantin pour être dangereux ou méchant.

« Alors... Tout le monde ici est comme moi ? »

Ça me rassure un peu de penser ça. Que je ne suis pas seule. Que lui aussi est dans le même cas que moi. Et que maintenant, j'ai quelqu'un pour me guider et m'aider. J'ai tellement de questions sans réponse qui bourdonnent dans ma tête, et il est le seul sur qui je peux compter pour espérer avoir des réponses.

« Mais alors, où est-ce qu'on est exactement ? »

Je ne sais pas pourquoi, mais mon intuition me dit qu'il va m'apprendre quelque chose de très important. Ça doit être l'expression de son visage, sans doute. Il paraît qu'on peut communiquer beaucoup plus de choses avec notre corps qu'avec des mots. Mais pour l'instant, c'est bien de mots dont j'ai besoin.

Je ne réagis pas tout de suite. Je baisse la tête et regarde ses mains qui caressent les miennes. Comment ça, je suis morte ? Ce n'est pas possible. Je suis bien là, devant lui. Je respire, et je le vois respirer devant moi. Il doit se moquer de moi, c'est la seule explication plausible. Et pourtant...

Il sait que je n'ai plus aucun souvenir, alors que je ne l'ai jamais explicitement dit. Je lui ai juste dit que je ne sais pas où je suis et que je me sens perdue. Ce n'est donc pas possible qu'il m'ait menti quand il m'a dit que tout le monde à l'hôtel a perdu la mémoire. À moins qu'il ne soit pas digne de confiance, mais encore une fois, quelque chose au fond de moi me dit que ce n'est pas le cas. Peut-être que je me trompe. Peut-être que j'ai seulement terriblement besoin d'avoir quelqu'un sur qui m'appuyer, n'importe qui, quitte à ce que ce je le regrette amèrement ensuite. Malgré cela, je décide quand même de suivre mon instinct.

Mais je n'arrive toujours pas à croire à ça. Ça me semble si irréel. Il doit se tromper. Il ne doit pas savoir ce qu'il dit. Et puis, pourquoi est-ce que je devrais croire quelqu'un qui, comme moi, a perdu tous ses souvenirs ? Quelqu'un ici a très bien pu lui faire avaler cette histoire, et lui aurait pu être assez naïf pour y croire. Mais moi je ne le suis pas. Pour croire une chose pareille, j'ai besoin de preuves, et s'il ne peut pas m'en donner, j'irai chercher les réponses à mes questions seule.

Je lâche ses mains et met un peu de distance entre nous.

« Non... Non, ce n'est pas possible. » Je lève les yeux et plante mon regard dans le sien. « Je ne peux pas croire ça. Tu vois bien qu'on n'est pas morts ! Un mort, ça ne vit pas dans un hôtel. Ça pourrit silencieusement six pieds sous terre, et c'est tout ! »

J'espère qu'il ne va pas le prendre personnellement. Je n'ai rien contre lui, au contraire. Je suis vraiment contente qu'il soit venu m'aider. Mais la situation est grave. Je suis dans un endroit que je ne connais pas, sans aucun souvenir, et je ne sais même pas ce qui pourrait m'arriver ici. Je ne peux pas me permettre de le croire aveuglément.

Maman ?

「 Feat Kokoro 」

❤ Peut être que j'avais été trop direct ? Après avoir parler, elle semblait plutôt, hum, perplexe ? Perturbée ? Je ne savais pas vraiment comment décrire mon ressentit, mais, j'avais l'impression que cette femme était plutôt mal, après mes mots. J'aurais dû lui annoncer ça moins directement peut être.

En même temps, c'est compliqué d'annoncer que nous sommes tous morts. Et ça l'est encore plus de le croire. Comment j'avais réagi déjà moi ? Mh... Si je me souviens bien, je chassais un papillon. Puis j'ai dû croiser quelqu'un, je ne sais plus qui, et par la suite cette personne avait dû me l'annoncer. Mais, dans mon souvenir plutôt flou, je n'ai pas spécialement réagi et je suis retourné à la poursuite du papillon bleu azur. Peut être que mon côté enfantin a pris le dessus, pour ne pas réagir négativement, à cause du choc. Cela doit être ça. Je pense que si je suis enfantin, insouciance et immature, c'est surement pour me permettre de me protéger de notre dure réalité. Celle qui nous montre que nous sommes morts. Et que nous ne bougerons pas de cet hôtel, pour l'éternité.

Lorsqu'elle lâcha mes mains, je fus un peu surpris et triste. Je lâchais même un petit "Oh.."
Puis, j'écoutais ses mots. Ses phrases qui semblait montrer son incohérence et sa douleur, d'apprendre ça. Suite à cela, des larmes venaient se loger dans le coin de mes yeux. Je ne voulais pas pleurer à cause de son ton, de ses mots. Si je voulais pleurer, c'était parce que je me rendais compte que j'avais dû mal lui annoncer ça. Je m'en voulais pour ça. Je ne veux pas lui faire de mal, ou la blesser.

"Je suis désolé, mais c'est la stricte vérité. Quand on est vivant, on ne sait pas ce qui a après la mort. Donc, on ne pouvait pas être sûr de rester pourrir six pieds sous terre, comme tu dis."

Je reniflais et essuyais le coin de mes yeux. Je ne voulais pas pleurer, non ! C'est moi qui doit rassurer et réconforter cette personne, et pas l'inverse, juste parce que je suis plutôt sensible et réagit vite ! Non ! Je dois montrer que je suis un grand et plus un enfant !

"Je m'en doute que ça doit être dur, mais tu dois me croire."

Je vois ses yeux s'embuer de larmes. Oh non, est-ce que j'ai été trop dure ? Je ne voulais pas le blesser, c'était bien la dernière chose dont j'avais envie. Je m'en veux. Il voulait juste m'aider après tout. Il fait de son mieux, et je ne lui ai même pas montré un seul signe de gratitude. Sa petite bouille de gamin triste et sa voix légèrement tremblante le rendent encore plus adorable et me fendent le cœur à la fois. Je ne peux pas rester plantée là comme une cruche, je dois essayer de faire quelque chose pour le consoler. Je m'approche donc de lui et reprends doucement ses mains.

« Désolée, je sais que tu essaies juste de m'aider, et c'est vraiment très gentil de faire ça, donc j'aimerais te dire merci. Je t'avoue que j'ai encore un peu de mal à te croire, mais j'aimerais bien que tu me parles un peu l'hôtel. Tu peux même me faire faire un petit tour si tu en as envie. »

J'espère que ça va lui remonter un peu le moral. Et je peux peut-être en savoir plus sur ce qui m'est arrivé grâce à lui. Même si ses histoires ne me paraissent pas vraiment crédibles, il a l'air de vouloir dire la vérité. Ou du moins, ce qu'il pense être la vérité. C'est vrai, en tant qu'êtres vivants, on ne peut pas savoir ce qu'il se passe vraiment après la mort, mais je n'arrive pas à me dire que je suis déjà dans l'au-delà. Je ne me rappelle pas vraiment quel âge j'ai, mais je sais que je suis encore trop jeune pour mourir. Mais il y a plein de gens qui meurent jeunes... Non, ça ne peut pas m'arriver. Ça n'arrive qu'aux autres ces choses là. N'est-ce pas ?

Maman ?

「 Feat Kokoro 」

❤ Malgré mes larmes qui menaçait de couler, je souriais, lorsqu'elle repris mes mains. Et puis, ses mots me rassurèrent. Dire que de base, c'est moi qui devait la rassurer. Et au final, c'est elle qui doit le faire, car je suis sensible et réagit très vite. Mais ses mots m'avait bien réconforté. Je souriais toujours et me mis à marcher, pour lui faire donc un tour de l'hôtel.

"Avec plaisir ! Alors, celui qui dirige l'hôtel, c'est Casper, je ne l'ai jamais vu mais il parait qu'il ne faut pas l'embêter ! Oh et on a tous notre propre chambre, moi c'est celle là !"

La n°111, je lui montrais la porte grande ouverte, d'où j'étais sortit quelques minute auparavant. Ma chambre est ni trop grande, ni trop petite, cela me convient. Et, bien sûr, je l'ai beaucoup décoré ! J'ai des posters un peu partout, sur des dessins animés comme les Winx, My Little Pony, Pokemon, Hamtaro ou encore Sailor Moon. Puis, j'ai quelques photos accrochés près de mon lit. Principalement des photos de CutiePie. Mais j'en ai aussi avec Norah, ou Wu Wu Hyung. Ensuite, un peu partout dans ma chambre, j'ai pleins, mais PLEINS, de peluche qui traine partout. Ma chambre n'est pas vraiment rangé avec toutes mes peluches et jouets. J'en suis sûr que si j'avais une maman, elle me gronderait d'avoir une chambre aussi peu rangé.

Avant de faire visiter l'hôtel à cette femme, je fermis doucement ma porte, pour que personne ne rentre dans mon chez moi ! Je ne laisse pas n'importe qui rentrer dans ma chambre.

Bon, faisons visiter l'hôtel à cette madame ! Je tirais un peu sur sa main, pour l'entrainer dans le couloir.

"Au fait, ici, vu que plus personne ne se souvient pas de son vrai prénom, on peut choisir celui qu'on veut ! Moi c'est Azur ! J'ai choisi ce nom parce qu'en arrivant ici, j'ai vu un jolie papillon bleu azur comme le ciel, de ce jour là ! Il était super beau hihi!"

Je marchais, un peu en sautillant. Je me remis à parler. Je peux être très bavard en fait.

"Là, on est dans l'aile..euh... ouest ! Et là, c'est les salles de bains, il y en a deux, une pour les messieurs, et une pour les madames. Il y a des salles de bans à chaque étage. Et puis, juste ici, c'est la bibliothèque, il y a pleins de livre! Des très vieux, comme des tous nouveaux. Mais on ne sait pas d'où ils viennent."

C'est bon, j'ai réussi, il semble ne plus vouloir pleurer. C'est déjà une bonne chose. Il m'amène d'abord à sa chambre. Ou devrais-je dire son coffre à jouets géant. La pièce était remplie de jeux et de peluches, et j'avais un peu de mal à me déplacer à travers tout ce bazar. Si je dois recroiser Azur plus tard, je pense que je l'aiderai à mettre un peu d'ordre dans sa chambre. En regardant autour de moi, je remarque des photos sur un de ses murs. Ce sont des photos de gens que je ne connais pas (ce qui n'est pas étonnant, puisque j'ai perdu la mémoire). Je pense qu'ils doivent être des amis d'Azur. Il y a un visage en particulier qui apparaît plus souvent que les autres. Cette personne doit être importante pour lui. Son meilleur ami, peut être ? Je me demande si ces personnes vivent aussi à l'hôtel. Si elles sont elles aussi – selon Azur – mortes.

Alors que nous sortons de la chambre pour continuer la visite, Azur me parle du fait qu'ici, on peut choisir son propre nom. Ce qui est logique, puisque personne ne se rappelle du sien, et ce ne serait pas très humain d'attribuer des numéros aux nouveaux venus. Je me demande quel prénom je pourrais choisir pour moi... Je ne veux pas prendre ça à la légère. Après tout, c'est important un nom. Azur a trouvé le sien rapidement, mais même si je viens de le rencontrer, ça ne m'étonne pas vraiment de sa part.

J'écoute d'une oreille distraite le reste de ses explications et repère à peu près les endroits importants, perdue dans mes pensées. Je ne pense plus tellement à mon nom, mais à ma situation en général. J'en connais un peu plus sur l'hôtel, mais je n'ai toujours aucune information qui pourrait m'aider à comprendre comment je suis arrivée ici. Enfin, à part la théorie d'Azur.

« Dis, Azur, tu penses que ce serait possible de parler à ce Casper ? Puisque c'est lui qui gère l'hôtel, je pense que je pourrais lui poser quelques questions. »

J'espère qu'il ne va pas se vexer et penser que ce qu'il fait n'est pas assez bien. Enfin, il faut avouer que ce n'est pas très loin de la vérité. Je ne suis toujours pas convaincue par ses histoires d'hôtel pour morts. La solution la plus simple serait d'aller directement voir celui qui dirige tout ça.

Pour ne pas qu'Azur réfléchisse trop à ce que je viens de lui demander, je lui pose une autre question : « Au fait, tu penses que je devrais choisir quoi comme nom ? »