La folie est un art | Ft Frost |

Pour sa part, Frost n’avait pas à se plaindre, ses souvenirs ne laissaient rien présager de désastreux et quand bien même, pourquoi une peine aussi douce que celle-ci ? Il sourit, acquiesçant, comprenant que les souvenirs avaient une certaine importance pour la jeune femme. « Possible, je ne peux pas affirmer ou infirmer. Je dirais simplement ne pas être de cet avis car ce serait en contradiction avec ce dont je me souviens jusque-là » Il n’en avait pas reçu énormément, de ses souvenirs, mais suffisamment pour affirmer n’avoir pas énormément changé entre sa vie mortelle et maintenant. Du moins, ce qu’il en pensait.

Les entraves que Lies avait autour d’elle étaient pour le givré en partie les siennes et uniquement de son fait, mais il ne pouvait pas s’empêcher de chercher une solution, où à lui faire rendre compte de cette prison qui n’en était pas une à son sens. « Il semblerait en effet que ta marge de manœuvre soit réduite, chacun a ses démons, je dirais et je suis plutôt optimiste » même la concernant, il ne voulait pas baisser les bras, mais il n’avait pas d’autre choix que de laisser libre court à cette jeune femme qui se sentait déjà enfermée, punie pour des crimes dont elle ne se souvenait même pas. Il n’était pas certain que ce soit fort utile pour la résolution de leurs problèmes respectifs d’être en possession d’une histoire qui ne leur ressemble peut-être plus aujourd’hui.

« Ce mécanisme dont tu parles n’apporte pas grande lumière pour le peu qu’il m’ait frappé. Je dirais même que ça ne change strictement rien au fait que je sois aujourd’hui différent ou non. Ma personne à mon sens ne dépend pas d’une histoire, mais d’un tempérament et quand bien même cela pourrait m’influencer, l’essence qui fait ce que je suis ne réside pas dans mes souvenirs, c’est ce en quoi je crois »

Libre à elle de penser ce qu’elle voulait, il cherchait à reprendre la conversation avec la jeune femme visiblement fatiguée, surement peu habituée, mais il en avait appris beaucoup et chercherait à coup sûr à avoir plus de détails. Il acquiesce et lui sourit en la saluant, la laissant passer avant d’ouvrir la poignée de sa porte et de glisser un « Frost, je m’appelle Frost » c’est secoué par une conversation sérieuse avec un brin de femme qui possédait une forme de folie particulière qu’il s’allongea paisiblement dans son lit pour réfléchir à tout cela, tournant entre ses doigts un stylo qui ne lui servait pas à grand-chose si ce n’est l’occuper et se détendre.