Can't go back now ft. Pouet & Prout

Il en a marre le gringalet, il ronge son frein depuis trop longtemps partagé entre deux êtres, partagé entre deux lui. Celui qui voudrait dire oui et l’autre qui est constamment contre. Pourquoi ? Parce qu’il portait une affection particulière à deux personnes, elles aussi instables par leurs comportements et que ça n’arrangeait pas ses affaires. D’un côté, Ice, le rival, l’insupportable par son calme et à la fois si reposant et si vrai qu’il était attiré comme un aimant. De l’autre, Pepper au tempérament de feu, mais possédant une facette fragile et douce qui le déstabilisait. Il agissait mal, avec l’un comme avec l’autre, il le savait, mais il ne pouvait pas s’en empêcher.

Il fallait qu’il fasse une connerie. Une belle, mais il n’avait pas encore d’idées. Pour l’instant, il voguait dans ce couloir sans la moindre inspiration en tête, comme dépourvu de cela lorsque sa réflexion primait et ça le dérangeait aussi. Ah, il déteste ça Pearl, quand c’est trop compliqué, quand il pense trop fort et que ça lui embrouille les neurones. Il claque sa langue contre son palais et observe les portes dans le hasard le plus total, grimpant les étages pour les redescendre au final jusqu’à tomber sur une porte ouverte. Un instant, il s’arrête avant le palier, laissant en face de lui le soleil inonder la moquette et lui laisser le choix de découvrir impunément ou non l’antre de l’un des résidents, ou repartir comme un homme bien élevé.

La question ne se pose même pas, une grimace et un « mah ! » plus tard, il marche d’un pas franc pour entrer, curieux dans la chambre d’il ne sait qui. Ce n’est pas bien différent de la sienne, évidemment, personnalisé différemment, mais tout de même aussi grand. Deux lits par contre, un bureau, une armoire, bref, ce n’était pas exceptionnel… hm, pourquoi n’y contribuerait-il pas ? … étrange que la porte était ouverte à son passage, il aurait pourtant juré que les deux précédent, elle n’était pas accessible. Pearl relève son nez, se tourne gentiment. Hm… à bien y réfléchir, l’avait-on piégé ? Il était trop tard pour se poser la question.

hrp:

Il n’y avait pas un bruit. Le blondinet avait cette impression d’avoir franchi le seuil d’une chambre interdite. Mais qu’a-t-il à craindre ? Il ne peut pas mourir deux fois. Il hausse les épaules. Chaque pièce de cet établissement rend un peu plus sinistre le petit fantôme. Comme si les lieux eux même étaient témoins du passage de la faucheuse. Il n’y avait pas âme qui vive. Seulement la poussière qui virevoltait au rayon de soleil en réaction à ses mouvements. Pearl se tourne, finalement face à cette dernière, observant au dehors le même constat. Personne. Puis, une ombre qui se glisse derrière lui. Du mouvement. Et finalement, il se retrouve par terre avec un mal de crâne non dissimulé « Aiiiish PUTAIN ! »

L’esprit grimace de douleur avant de laisser un « ough ! » s’échapper, onomatopée involontaire due à la compression de son corps pris entre un autre habitant et le sol. Deux contre un, ce n’était pas équitable. Mais il aurait surement fait la même chose. Son regard haineux de s’être fait avoir se lève vers le type qui s’est adressé à l’autre. Quoi, le torturer ? Il se met à rire tout en souriant. « J’ai l’air d’être un jouet ? M’touche pas où j’vous rendrais à tous les deux ce que vous m’aurait fait en quatre fois plus fort » dire en double en face de jumeau, c’était un peu spécial. Il avait failli, mais heureusement s’était rattrapé. Au départ, il avait cru que sa vision lui jouait des tours en raison du fait qu’il ait été assommé. Mais ce n’était pas vraiment possible que l’on s’assoit sur lui en même temps que l’un se tienne presque en face. Une corde à très rapidement trouvé sa place autour de ses membres, malgré ses coups de pieds et de mains envoyés au hasard. « Vous kidnappez souvent les gens qui viennent vous rendre visite ? J’ai vu de la lumière, j’suis entré, je savais même pas que c’était habité avant d’voir la déco » il allait ressortir ? Non, ça, plutôt crever, il aurait fouillé un peu, juste pour en apprendre plus et serait allé se renseigner pour savoir qui vivait là. Le reste, il n’avait pas encore pris de décision… mais maintenant qu’il était un peu plus contrarié qu’en parcourant les couloirs, il avait bien une petite idée du sort qu’il leur réserverait.

« Tu me prends pour une foutue pinata ? J’ai pas à être poli quand on me séquestre tu vois, drôle de façon d’appeler ça de la gentillesse de ne pas m’avoir fait pire » il était tombé sur une belle brochette de tarés. Il les examine, il ne pouvait pas mourir de toute façon, mais il n’avait pas non plus envie de s’en prendre plein la tête. Il regarde le premier démon s’installer à côté de lui, très familier, visiblement à son aise avec lui, ce qu’il n’apprécie pas du tout en remuant son épaule et en claquant sa langue contre son palais pour en témoigner. Repartir de zéro serait une bonne base, en effet, mais il doutais que ce soit possible avec eux, il n’aimait pas ce regard échangé. Il plisse les yeux, les dévisage longuement, ne comptant pas répondre.

L’autre s’approche à son tour, près, bien trop près il voudrait lui cracher dessus, mais à la place manque de basculer complètement en arrière en voulant lui échapper « On parle de mes manières après… » pas le temps de réagir, qu’en rouspétant de la sorte, il observe les mouvements et voilà qu’un gâteau est présenté à ses lèvres. Il bouge, comme un enfant, cette fois, il va vraiment cracher, mais on le force à ingurgiter la pâtisserie. Il tousse longuement, les yeux brûlants. Il se retient de les insulter, pour l'instant assis sur cette chaise, mieux valait montrer patte blanche. « Mais c’est quoi ton problème sérieux ?! On force pas les gens à manger quand ils veulent pas ! » ils cherchent à lui donner une leçon ou bien ils sont vraiment idiots ? Pearl ne sait pas, il aimerait ébouriffer sa tignasse blonde, à la place laisse échapper un « aish » essayant d’essuyer les quelques grains restés sur ses lèvres sur son propre haut. Ce n’était pas mauvais, c’était juste… qu’il n’en avait aucune envie et qu’il ne savait pas ni avec quoi ça avait été fait, ni si c’était réellement possible d’être sous effet d’une drogue quand on est un fantôme… il n’avait pas vraiment envie de le savoir à vrai dire. « Vous comptez faire quoi ? On ne peut pas simplement discuter entre adultes non ? » il n’avait aucune envie de discuter, mais ils n’étaient pas obligés de savoir. Il s’abstiendrait même de tenter coups de poings ou de pieds seulement pour sortir de cette pièce. Généreux, finalement…

En voilà un à terre. Etaient-ils vraiment en train de se battre pour s’attirer ses faveurs ? Quelles, qu’elles puissent être, il ne comptait certainement pas céder. Il ne les connaissait pas et il n’avait aucune envie de les connaitre. Dans d’autres circonstances, peut-être auraient-ils fait de précieux alliés, mais actuellement, ils étaient en train de lui déclarer la guerre et ça, plus Pearl attendait dans cette chambre à se faire mener par le bout du nez, plus le traité de paix risquait d’être long à conclure. Lui faire peur ? Non, il en avait vu d’autres, mais il n’en dit rien « J’ai l’air d’être inquiet, franchement ? » son regard blasé laisse suggérer que non. Quant au soudain mouvement en direction du lit, ça lui plait encore moins. « Stop, stop là, tu comptes faire quoi ? Sois la chaise, sois tu me libères, tu t’amuses pas à me balader d’un coin à l’autre de la pièce, j’suis pas ton chien » dit-il en essayant au mieux de contenir tous les noms d’oiseau qu’il avait en tête.

« Je t’ai déjà dit ce que je faisais, c’était ouvert, je suis entré, j’ai voulu sortir, vous m’avez agressé, point » comptait-il vraiment qu’il lui dise qu’il cherchait une connerie à faire ? Oh, même s’il avait trouvé de quoi, il aurait guetté pour revenir. Il le ferait, sans doute pas forcément de la chambre, mais il se vengerait. Il voit l’autre clone se raidir, s’en aller, puis revenir quelques minutes plus tard en faisant un masque à… son jumeau. Hm, bien, de mieux en mieux se disait Pearl. Il pourrait profiter pour les monter l’un contre l’autre, mais il n’était pas tant idiot que ça. Il savait pertinemment que ça ne marcherait pas, ils étaient frères après tout et les jumeaux, ça ne le fascinait pas, ça le rendait juste malade ce lien bizarre et complètement paranormal qu’ils pouvaient avoir. Ils avaient beau être des fantômes, ça ne changeait rien à ce fait. « Super, je vais vous regarder vous battre ou je peux me tirer ? C’est quoi le délire ? »