LA BOUTIQUE EST OUVERTE

Je me plante devant la devanture encore bien dissimulé sous une énorme bâche de tissus. Pendant un instant je considère la situation, je la  soupèse dans mon esprit avant de tirer brusquement sur l’étoffe gênante. Rapidement celle-ci retombe en de larges volutes blanches sur le sol en émettant un bruit sourd mais qu’importe car on peut enfin admirer l’objet de nombreuses heures de travail pour le personnel de l’hotel.
Je rayonne en un sourire, mes doigts extraient rapidement les clefs de mes poches tandis que je me précipite vers la porte que j’ouvre dans un battement de cil tant l’envie est grande.
L’intérieur sent le bois et la peinture. C’est tout simplement cela qui annonce la nouveauté de l’endroit ! C’est cette odeur ! Alors brusquement j’en emplis mes poumons et j’attends que l’on vienne, j’attends que l’on m’interroge car je peux bien leur offrir ça aujourd’hui. Je prends donc place derrière le comptoir, mes yeux furetant partout pour vérifier que tout est en ordre. Tout semble parfaitement comme je l’avais imaginé et je ne peux que me sentir assez fier de la dite boutique !
Certes, elle n’est pas bien grande mais on s’y sent à l’aise. Quelques artefacts traînent ici et là. Il y également quelques ouvrages sur les terres que l’on peut visiter en dehors de l’hotel et tant d’autres choses !
A mesure que les minutes passent l’excitation gagne en puissance plutôt qu’elle ne se calme. Mes membres, mon corps entier gigote sur place avec nervosité. J’aimerais m’occuper mais la délivrance ne semble pas venir ! S’en suit un tour pour détailler le moindre recoin des meubles, j’inspecte d’un œil implacable si la poussière a eu le temps de s’y glisser mais rien à faire : l’endroit est impeccable.
Je soupire donc lourdement avant de m’installer dans un fauteuil situé face à l’entrée. Mes phalanges se croisent dans un ballet acrobatique, mes jambes font de même et je prends le masque sévère en fixant les battants de cette porte ne bougeant toujours pas.


Noona

Alors que je manquais de sombrer dans un épais et profond sommeil, j’émerge brusquement en entendant une voix familière raisonner dans la boutique. Je cligne des yeux, je souris avant de frotter mes yeux d’un air légèrement amusé : ce n’est que Kokoro. Alors que j’émerge, elle accourt dans ma direction et me couvre de deux baisers dont je n’oublierais certainement pas la force. Je ris, légèrement amusé, pour mieux découvrir le paquet se trouvant sur mes genoux. J’arque un sourcil d’un air confus : elle a encore fait des dépenses pour moi ? Je secoue la tête sans perdre mon air amusé et la remercie chaudement.

« Vraiment… Il ne fallait pas ! Tu es beaucoup trop gentille. »

Rapidement, je me défais du paquet que je dépose sur une table avoisinante. Je prends une de ses mains dans les miennes en me redressant puis je désigne la totalité de l’endroit ou nous nous trouvons. La décoration est correcte à mon sens mais j’ai bien besoin d’une mise au point féminine. Les meubles sont faits d’un bois vernis clairs et le comptoir est du même matériau, recouvert par un petit napperon de dentelles. Des lampes à huiles éclairent d’une teinte chaude les lieux, donnant un aspect chaleureux, réconfortant. Bref ! De quoi mettre les gens à l’aise pour échanger !

« Dis moi donc ce que tu en penses ? Est-ce que la boutique te convient ? Te plaît-elle ? »

Je me penche auprès d’elle, guettant je ne serais qu’elle réaction.