Let's talk about it ft L

Let's talk about it

Confortablement installé sur ma chaise habituelle au Bar Lounge et l'expression de mon visage fermée, mon regard était inconsciemment rivé sur mes collègues qui s'entêtaient à parier de manière insouciante. Tous ici se délectaient particulièrement de ce moment de détente que nous avions l'habitude de partager plusieurs soirs par semaine dans ce bar. Après tout les boissons étaient offertes et nous pouvions pêcher de gros poissons ici. Pour ma part, je n'étais pas du tout dans cette ambiance là, actuellement. J'étais plutôt perdu dans mes pensées. Il y avait ce truc qui me chiffonnait, qui occupait toutes mes pensées dans les moments censés être les plus évasifs de mes journées. L avait ramené ce type la dernière fois, Never. Ce n'était pas la première fois que j'avais eut affaire à lui. En revanche, c'était la première fois qu'il était invité à ma table et qu'on se parlait réellement. Si on peut considérer ça comme une discussion. Nous lui avions proposé un jeu, un rituel apprécié par tous ici et obligatoire. Il s'en était non seulement amusé mais il avait également osé lever le ton en ma présence. Et ami proche ou non de Passion, il était hors de question qu'il nous tourne en ridicule de cette façon. Je ne supporte pas le manque de respect et son comportement s'était déjà montré de trop. S'il voulait jouer, alors il aurait dû savoir qu'il ne gagnerait jamais face à nous. Il s'était frotté à bien plus dangereux que lui.

- L, commençais-je, sortant de mes pensées sans pour autant abandonner mon regard vide d'émotion face à ces dernières. Concernant ce type, Never.

Je relevais les yeux vers celui que je considérais comme mon petit frère sans pour autant révéler le fond de mes pensées à travers mon regard. Il y avait une certaine distance que je voulais mettre entre lui et moi, même si nous étions proches. C'est un type polyvalent aux multiples facettes et capacités. Un rival qui pourrait me surplomber un de ces jours si je ne fais pas un minimum attention aux détails. Je sais que je peut me confier à lui, mais sous quelques conditions et certaines limites que je m'impose.

- Je l'ai observé. Il n'est pas aussi courageux qu'il aimerait le faire croire. Nous sommes probablement aujourd'hui son pire cauchemar.

Le premier face à face avec un ennemi est probablement le plus important. Tandis que tout le monde s'énervait sur le sale morveux, à commencer par L, j'étais resté silencieux, guettant ses moindres faits et gestes. Son corps parlait pour lui, et rien que de voir son sourire victorieux lors du dérapage de L m'avait fait comprendre qu'il était bien plus incertain qu'il ne le laissait paraître. Il attaquait par simple défensive, déjà surprit par nôtre premier coup dur que nous lui avions réservés. Tel une gazelle entourée de lions affamés. Il ne savait pas à quoi il se mesurait, et je l'ai d'autant plus compris lorsque nos regards se sont croisés. Je n'ai pas bronché, ne relevant que les quelques indices qu'il laissait derrière lui pour mieux préparer mon stratagème à son insu. Et ce stratagème, il fallait qu'on le mette en place le plus rapidement possible. Mes doigts résonnant sur l'accoudoir, je reprenais toujours d'une voix bien calme.

- Il paiera ses paroles aussi cher que possible. En revanche, je me met d'accord avec toi pour dire qu'il ne mérite pas Passion. Nous devrions le lui faire comprendre. Salement comprendre.
Qu'en dis-tu ?

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We are night

Une soirée comme une autre. Nous nous étions regroupés comme à nos habitudes afin de passer une soirée des plus déjantées, une soirée durant laquelle nous nous enivrions jusqu’au petit matin, à discuter de toutes choses et à préparer toutes sortes de choses des plus sordides que seuls les plus intimes avaient connaissance. Outre les mauvaises blagues, le jeu des paris et passer nos soirées à faire la fête jusqu’au petit matin, nous étions plus que cela, nous nous adonnions à plus que ce à quoi nous pouvions passer aux yeux des autres. Nous sommes la nuit. Mais, ce soir, il semble que Dark avait autre chose en tête, quelque chose qui ne lui avait pas laissé indifférent, quelque chose dont il n’avait pu oublier parce que cela concernait Passion, parce qu’il lui avait clairement fait comprendre que sa gente dame ne cessait de se faire courtiser. L’avait-il à nouveau battu suite à cette nuit là ? Je ne voyais plus Passion en dehors de notre cercle d’amis depuis un moment déjà, préférant ne pas aggraver son cas après révélation au sujet des innombrables bleus qui avaient couvert son corps ce soir là, et dont l'auteur n'était autre que mon frère de coeur, je ne pouvais prendre le risque que tout cela aille plus loin. Non, bien sûr, et pourtant après avoir juré, après l’avoir même humilié en bâtissant ce mur censé nous stopper, mon âme toute entière n’avait su se contenir quand ce sale type s’était décidé à nous provoquer tout cela parce qu’il n’avait pu relever un défi qui, d’ailleurs, n’avait pas été compensé par une punition, du moins jusqu’à ce que Dark finisse par ouvrir la bouche pour me partager tant à son sujet. Une idée semblait lui avoir traversé l’esprit.

Son regard s’était posé sur ma personne après avoir prononcé mon prénom tandis que mes lèvres se défaisaient de celles de July pour venir baigner dans le liquide pourpre que j’avais abandonné un instant. Levant à mon tour les yeux en direction de mon meilleur ami que je considérais comme mon propre frère, je l’écoutais silencieusement me confier davantage au sujet de notre jouet, devenu le sien. Cela était bien la première fois que Dark me proposait de me joindre à lui pour écraser un de ces prétendants qui avait osé s’approcher de sa reine. Le ténébreux l’aurait-il à ce point énervait ? Y avait-il quelque chose que j’ignorais et qui s’était passé pour que mon frère de cœur se confie autant à moi à ce sujet ? Ou bien ? Y avait-il une autre raison à cela ?
Un petit sourire en coin ne put s’empêcher de se dessiner sur mon visage qui s’égayait que plus à chacun de ses mots. Cela me satisfaisait totalement pour être franc, moi qui n’attendait que ça, lui donner une bonne leçon afin qu’il se souvienne que chasser sur notre terrain ne lui apportera qu’ennui, je ne pouvais qu’applaudir Dark, vraiment. « Tu l’as bien observé dis-moi. » Buvant une grosse gorgée jusqu’à vider complètement mon verre, je le posais ensuite sur la table et regardais à nouveau mon ami. « J’en dis que c’est une excellente idée. » Un sourcil s’était arqué avant que je poursuive. « Je suppose que ton scénario est déjà fait si tu me proposes ça. »

To be continued ...

Let's talk about it

Il était contraire à mes habitudes de démontrer mes émotions et ce en public. Les raisons étaient nombreuses mais la principale concernait mes motivations. J'étais conscient d'être le leader d'un gang qui ne reposait pas sur sa renommée pour exister mais bien plus sur ses activités suspectes. Des activités dont nous faisions preuve d'une extrême prudence et discrétion pour les réaliser. Il fallait un leader à la hauteur de les réaliser, et un leader trop ouvert ne méritait pas d'avoir de tel statut. En revanche, je me savais capable de m'ouvrir à n'importe quel moment et sous certaines limites à mon frère : L. Et plus particulièrement pour cette affaire dont mes idées étaient déjà posées et réfléchies. Je n'étais pas parti ce soir-là seulement parce que j'avais des choses à faire mais aussi parce que je me savais trop impulsif pour subir d'autres insultes à l'égard du gang et de ma Passion. J'avais d'autant plus d'idées qu'il me fallait préparer mon coup. Et le regard que nous avions échangés ce Never et moi n'avait jamais été anodin. J'espérais bien qu'il avait compris le message. Le but était de le torturer psychologiquement, de le rendre fou à coup de questions telles que "qu'est-ce qu'il va m'arriver ?"

- En effet, j'ai quelques petites idées en tête. Ce n'est pas un gamin très courageux, il m'a l'air très facilement influençable. On ne devrait pas avoir de mal à lui faire peur. Je levais un verre à mes lèvres, dégustant le liquide qu'il contenait avec un plaisir que seules les femmes savaient combler sans celui-ci. Que dirais-tu de l'enterrer dans une forêt ? Nous lui laisserons de quoi se déterrer lui-même et se rendre compte qu'il se trouve loin de toute civilisation au centre d'un foyer rempli de bestioles probablement aussi dangereuses que rares en ville. Le tout sans un quelconque vivre. Quand il se rendra compte de sa médiocrité, nous pourrons lui souligner qu'il n'est pas digne de Passion.

Never avait très bien compris en voyant la réaction de L qu'il fallait jouer sur ses émotions pour se mettre en avant. Mais que dirait-il si nous faisions l'inverse ? Je commandais deux verres de plus au barman, terminant celui que j'avais dans les mains d'une traite. Je savais pertinemment qu'il fallait le mettre à rue d'épreuve physiquement ET psychologiquement pour le faire craquer. Et les idées ne manquaient pas pour y parvenir.

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No one can stop love,

isn't it ?

Un sourire avait étiré mes lèvres, totalement satisfait du scénario dont mon frère me faisait part au sujet de ce type dont Passion chérissait tant. Cela ne m’étonnait pas tellement de la part de Dark en toute franchise, nous avions l’habitude de nous adonner à ce genre d’activités et les idées de mon aîné me plaisait toutes, à chaque fois sans exception. « Tes idées sont toujours excellentes. » Je levais mon verre à son égard, le félicitant avec ce même sourire avant d’ingurgiter une grosse gorgée de ce succulent verre de vin rouge. Détournant un peu mon regard sur le côté, je songeais à tout cela, à cette situation dans laquelle nous nous étions mises, combien Dark s’était-il épris de Passion, et jusqu’où sa vengeance l’avait-elle emporté. J’ignorais le nombre d’hommes que la belle avait su charmer, et par conséquent, le nombre de ses prétendants qui avaient probablement croulé sous la colère de mon grand frère. Une chose dont j’étais censé ignorer mais que Passion m’avait confié après que je l’ai forcé à me confier la vérité. Qu’en faisait-il réellement ? Qu’est ce que Dark leur faisait subir comme châtiment après avoir tout découvert ? Le cas de Never m’avait offert là un parfait exemple, me demandant s’il me réservrait le même sort si un jour il apprenait me concernant. Connaissant depuis si longtemps Dark, je doutais qu’il ferme les yeux si aisément, bien que je sois son meilleur ami. Le resterais-je après cela ? Me pardonnera t-il ? Ou bien me réservera t-il un sort des plus sombres pour l’avoir trahit, moi, son meilleur ami, son frère de cœur en qui il a confiance ? Mon amitié pour lui m’était tout, elle signifiait plus qu’une femme pour qui je m’étais épris et que j’avais délaissé par la suite, me rendant compte du mal que nous faisions. Est-ce que cela en était de même pour Dark ? Je n’en étais plus certain à présent, plus après avoir appris vérité. Osais-je douter de lui ? Je ne sais pas, je ne sais plus, je ne savais que penser, comment penser. « Non, tu as raison. Ce type ne le mérite clairement pas et il est grand temps pour nous de le lui faire comprendre. » Posant à nouveau toute mon attention sur mon aîné, je poursuivais, « On peut lire et voir en toi que tu débordes d’amour pour cette femme. Je ne t’avais jamais connu comme ça. » Il ne cessait habituellement de me conter que tout se passait merveilleusement bien dans leur couple, qu’il tombait un peu plus amoureux de sa dame, et je m’attendais déjà au même discours alors que pourtant Passion m’avait assuré le contraire concernant son couple, chose que j'avais eu du mal à croire et continuais à ne pas réellement y croire. Je savais combien Dark pouvait être "dangereux" car il nous l'avait suffisamment prouvé ces quelques fois, mais jamais je n’aurais pensé une seule fois qu’il la battrait, elle qu’il désirait plus que tout. Il me fallait avoir le cœur net, je devais savoir maintenant. Dark devait me confirmer les paroles de sa bien aimée. « C’est bien. » M’arrêtant un bref instant, je portais à nouveau le cristal de verre à mes lèvres et vidais la totalité du liquide. Déposant mon regard sur ce dernier que j’élevais à hauteur de mes yeux je souriais un peu. « Je suis content pour toi Dark, vraiment. Ça me rassure de voir que tu cherches à la protéger et que jamais tu ne la blesseras. » Abaissant le verre tout en le maintenant entre mes doigts je laissais plonger cette fois-ci mon regard dans celui de mon grand frère, le laissant lire toute la sincérité qui s'y affichait.

To be continued ...

Let's talk about it

Le sourire de mon frère se voulait probablement contagieux. Et il avait gagné puisqu'il l'était. Totalement satisfait que celui-ci acquiesce mes plans, je joignais mon verre au sien pour fêter en sa compagnie le tout nouveau plan que nous venions de mettre en place pour cette vermine de Never. Je pouvais toujours compter sur lui pour faire des coups foireux. Bien vite, nous nous étions tournés vers nos verres que nous dégustions chacun de notre côté. Observant du coin de l’œil mon frère, je remarquais qu'il se trouvait déjà bien loin dans ses pensées. Loin de moi cette idée de vouloir le déranger, je feignais de n'avoir rien remarqué et terminais mon verre sans plus attendre d'un coup sec. Bien vite, L sorti de ses pensées et continua d'acquiescer mes dires avant de me faire remarquer mon amour pour Passion. Well. Là, il touchait en réalité une corde plutôt sensible. Comment étais-je censé prendre sa question ? Il n'était au courant en rien des petits problèmes que je rencontrais avec Passion et c'était mieux comme ça. Je détectais cependant un quelconque soupçon bizarre dans sa voix, comme si je changeais et qu'il s'en inquiétait dans un sens. Peut-être était-ce une énième façon de spéculer ? Mais cette question me semblait instinctivement suspecte. Mais comme d'habitude, il ne tarda pas à tenter de chasser mes quelques soupçons, me laissant lire à travers lui au détour d'un regard. Je lâchais un petit sourire témoignant que j'étais heureux d'avoir Passion à mes côtés, ce qui n'avait rien en soi de faux.

- C'est possible. Plus le temps passe, plus je m'éprends d'elle. Je commence à penser qu'elle et moi sommes faits pour être ensemble. Peut-être pour le reste de notre existence. Je l'espère du moins.

Mais je repensais à ce qu'il venait de dire. Quelque chose d'autre me laissait perplexe dans ses paroles. Il était rassuré ? Rassuré de quoi ? Il avait besoin d'être rassuré à mon propos ou quoi ? Une bagarre quelconque venait d'éclater dans le bar et mon regard se détourna de mon frère pour assister à la scène de mon siège. J'en profitais pour me plonger dans mes pensées, cherchant le fond des pensées de L. Etait-il réellement sincère avec moi ? Je l'espérais, je ne tenais pas à ce qu'il me trahisse. Et si c'était le cas.. il valait mieux ne pas y penser. Pourtant je ne pouvais pas m'empêcher de lui poser la question. Je voulais en avoir le cœur net.

- Mais dis-moi L. Pourquoi tu es "rassuré" que je cherche à la protéger ? C'est une maladresse dans ta formulation ou tu pense que j'aurais pu être le genre de personne à l'exposer au danger ?

J'attendais dans ces questions de la sincérité de la part de L. J'espérais que cette dernière ne serait pas trop déstabilisante, et par conséquent qu'il se soit juste trouvé maladroit dans sa formulation.

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Promise me

Mon regard ne cessait de se perdre dans le sien, le laissant toujours lire toute la sincérité qui avait soutenu mes paroles jusqu’au bout. Pourquoi le tromperais-je ? Savait-il seulement combien il m’était cher ? À quel point avais-je lutté pour délaisser ces sentiments qui n’avaient cessés de grandir en moi depuis le début ? Passion. Cette femme pour qui nous avions succombé tous deux avant même que l’un d’entre nous fasse le premier pas, nous rendait littéralement fou, fou d’elle, fou de sentiments qui nous rendaient avide de sa personne. Je n’arrivais toujours pas à y croire, comment deux meilleurs amis, semblable à des frères, totalement inséparable, avaient pu s’éprendre d’une seule et unique même femme. Parmi toutes ces autres que regorgeait cette bâtisse, aussi belles les unes que les autres, aussi précieuses et qui méritaient d’être aimées les unes que les autres, pourquoi avait-il fallut que l’on en vienne ainsi ? Je ne blâmerais ni Dark, ni Passion. Il c’était passé des choses qui n’auraient eu lieu d’exister, une histoire qui s’était écrite pendant qu’une autre était déjà en cours, faisant abstraction total de la première, pour goûter à l’aventure en bravant les interdits. Des faits devenus à présent souvenirs. Est-ce que si cela avait été un roman, nos chers lecteurs en voudraient plus à l’un qu’à l’autre ? Ou bien compatiraient-ils ? Comment verraient-ils tout cela ?

J’écoutais toujours mon frère se confier à moi. Silencieusement, je rassemblais les pièces du grand puzzle afin d’y voir plus clair. Des trois, je devais certainement être le plus à même de comprendre ce triangle amoureux, tandis que Dark était sans aucun doute le plus ignorant, pendant que Passion était celle qui éclairait tous les mystères qui flânaient autour de ce triangle. Aurais-je du simplement lui dire dès le départ ? Lorsqu’il me demandait de lui conter ce que je savais d’elle, puisque j’étais celui qui la connaissais le mieux à ce moment là ? Je le savais, je savais qu’à partir de là Passion ne lui avait pas été indifférente, mais, comme avec toutes ces autres avec qui nous le voyions simplement s’amuser, aurais-je pu deviner que le gourou avait décidé de faire d’elle sienne ? Non, bien évidemment, mais le doute avait été là et ça je ne pouvais le nier.

Me délectant à nouveau après qu’il eut terminé de me confier tout son amour pour elle, je déposais le cristal de verre sur la table lorsque je sentis le doute s’emparer de lui, tandis que ma main était restée figé un bref instant sur le cristal. Maintenant, je doutais plus que tout. Automatiquement les paroles de Passion m’était revenues à l’esprit, me remémorant les dires qui avaient été prononcé au sujet de Dark. Les bleus, les coups, la violence, était-ce dont vrai ? Dark se perdait-il réellement dans son amour pour Passion ? Ce soupçon de doute qu’il me communiquait en le formulant par de simples questions afin de s’assurer que je n’étais au courant de tout, très probablement, avait laissé tout un mélange d’émotions s’emparer de moi à l’instant. De la peur, à la colère, à l’angoisse, et tout autre, je craignais que si je lui réponde avec franchise, il en fasse tout autant. Mais après tout, ne cherchais-je pas la vérité ? N’avais-je pas lancé le sujet afin qu’il confirme les paroles de Passion ? Et après ? Après que je me serais obstiné à lui faire comprendre qu’il était mal qu’il agisse ainsi envers elle et qu’il fallait coûte que coûte qu’il s’y prenne d’une autre façon, n’irait-il pas se venger auprès d’elle à la suite des révélations ? Mais à quoi bon tout cela ? À quoi bon chercher vérité alors que l’unique problème si on faisait abstraction des autres, innombrables déjà, n’était autre que moi ? J’avais poussé Passion à me le dire, une fois encore. Je l’avais incité à ce qu’elle me révèle la raison pour laquelle elle ne parvenait à se détacher de moi. Des sentiments partagés depuis si longtemps qui n’avaient été exposé jusqu’à aujourd’hui. Si Passion éprouvait de réels sentiments pour le meilleur ami de celui avec qui elle partageait une histoire, comme elle l’avait si bien confirmé, je ne pouvais rien demander à Dark, du moins, rien jusqu’à ce que je parvienne à faire en sorte qu’elle m’oublie une bonne fois pour toute. Faisons les choses dans l’ordre, inutile d’éveiller stupidement les soupçons.

« C’est juste que je me disais qu’avec les activités du gang, il se pourrait que l’une de nos victimes ou l’un de nos ennemis, vienne à se venger de nous et par conséquent toucher des points sensibles. » Un petit sourire avait étiré mes lèvres tandis que je m’accoudais au dessus du dossier du canapé, pendant que ma main vint supporter mon menton. « J’ai besoin d’être rassuré que rien ne lui arrivera afin que rien ne t’arrive Dark. Après tout n’est ce pas vrai ? » Je ris un peu amusé. « Tout lui concernant t’intéresse. Si elle va bien, tu vas bien. Si elle va mal, tu vas mal, non ? » Laissant échapper un rire un peu plus bruyant je me levais et m’approchais de mon aîné toujours installé confortablement dans son siège, tel un seigneur. J'entourais un bras autour de son cou. « Alors ne la blesse jamais. » Murmurais-je près de son oreille, laissant entendre ceci comme un supplice et un ordre à la fois, avant de venir le décoiffer et allais en direction du bar « La prochaine tournée est pour moi frérot ! »

To be continued ...

Let's talk about it

Les raisons qu'il me donnait de s'inquiéter à propos de Passion étaient légitimes quand on y pensait. Il était vrai que nos activités n'étaient pas des plus raffinées et que nous étions enclin à nous attirer des problèmes. Et tout problème était causé par les potentiels ennemis que nous nous attirions. Je hochais la tête, comme si je venais de me rappeler d'une information capitale. Il s'approchait de moi, me donnant cette proximité dont nous avions toujours bénéficié depuis que nous nous étions autant rapprochés. Je le considérais comme un frère et c'est probablement ce qui me rendait aussi paranoïaque. Le perdre lui serait une catastrophe non seulement pour moi physiquement avec le gang, mais aussi moralement. Je lui faisais totalement confiance et j'avais besoin qu'il me prouve la véracité de ses pensées par de petits gestes que sûrement seul ma personne remarquait afin de ne pas oublier que j'avais eu raison de placer tous mes espoirs -si peu soient-ils- en lui.

- Je vois très bien ce que tu veux dire. Après tout tu es également proche d'elle. C'est toi qui me l'a présenté. Ça paraît logique que tu veuille la préserver du monde extérieur. Je levais les yeux vers lui afin de joindre son regard. Je ne doute pas de toi, L. C'est pour ça que tu es mon frère et que tu reste un élément capital de notre bande. Et aussi parce que j'ai le droit à quelques verres sans bouger un doigt avec toi.

Sur cette note d'amusement, je replongeais dans mes pensées en attrapant un verre d'alcool que mon cher frère venait de commander. Je n'étais pas du genre à me confier facilement. Peut-être était-ce dû à toute cette histoire qui se tramait autour de ma vie antérieure ? Peut-être était-ce des restes de celle-ci dont j'ignorais le cours dans sa totalité ? Ou était-ce tout simplement un moyen de me protéger face à un doute constant qui persistait instinctivement à me rendre la vie dure ? Quoi qu'il en soit, ce genre de réflexions sur ma personne, je ne les avouais ni à L ni à Passion. Parce que c'était mon combat et il comportait des faiblesses qui pouvaient me destituer facilement si mes ennemis ou espions de ces derniers s'en emparaient. Je ne pouvais prendre aucun risque à ce niveau là. Je levais à nouveau mon verre en direction de L avant de le déguster comme pour oublier mes problèmes et me concentrer sur ce pourquoi j'étais venu : me détendre et passer du bon temps avec mon frère en élaborant quelques plans foireux. Je me décidais donc à bouger pour m'élever au dessus de mes camarades avant de lever mon verre en leur direction, préparant un petit discours. J'avais une annonce à faire, une annonce loin d'être anodine puisque L était sans aucun doute le plus fidèle.

- Comme vous le savez tous, notre petit marché prend de l'ampleur. Nous nous faisons plus forts, plus dangereux, plus imposants. Nous sommes le danger des autres et rare se font ceux qui s'élèvent à notre encontre. Et ce, grâce à vous. Puisque un leader n'est rien sans ses compagnons. Et parmi mes compagnons les plus fidèles, je compte L, mon frère. Mon précieux acolyte. Je voudrais donc faire une annonce. Aujourd'hui, malgré notre force, nous ne pouvons plus ignorer le danger susceptible de nous guetter. Et si pour ma part je dois en venir à m'éteindre subitement une seconde fois, mon frère sera le plus à même de gérer ce gang. C'est donc à L ce soir que nous levons nos verres. Je baissais mon regard à son encontre, lui adressant l'un de mes sourires les plus étincelants. Peut-être qu'un jour, tout ceci sera tiens, mon frère.

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Bitter life

Je quittais la table en silence tout en me dirigeant vers le bar, prêt à aller cherché d’autres verres d’alcool tous aussi fort les uns que les autres. Je n’avais plus autant plaisir à discuter de Passion lorsque je me trouvais avec mon frère, j’avais la sensation de le trahir, de lui planter un couteau dans le dos, bien qu’en réalité cela n’était pas qu’une simple sensation, mais un fait. Un fait réel, quelque chose d’ignoble qu’elle et moi avions commis. Jamais je ne trahirais Dark, il m’était tellement précieux, tellement important, plus que quiconque, le voir effondrer me rendrait malade, et pourtant, bien que j’avais de telles croyances, cela ne m’a empêché à braver les interdits, plus d’une fois. Inutile de s’apitoyer sur mon sort plus longtemps, j’étais déjà fini, je me trouvais déjà briser en milles morceaux à l’intérieur, plus rien ne pouvait me sauver à présent, je ne pouvais qu’atténuer la peine, l’effacer m’en était impossible.
Patientant le temps que le serveur finisse par remplir la totalité des verres demandés, j’avais tourné la tête par-dessus mon épaule, observant de loin toute la troupe, mon regard se posa sur chacun d’entre eux avant de finir par se poser sur mon meilleur ami. Ses paroles résonnèrent dans mon esprit, encore et encore, mélangeant ceux de Passion aux siens. Quelle vérité croire ? Jamais je ne douterais de Dark, mais douter de la femme que j’aime alors que j’avais eu la preuve sous les yeux était-ce raisonnable ? Si seulement cela n’avait pu qu’être qu’un rêve, une simple illusion que l’on pourrait effacer en se réveillant d’un lourd sommeil. Si seulement cela était possible.

Le son des cristaux qui se heurtèrent l’un contre l’autre me firent sortirent de mes pensées, me rappelant que l’on m’attendait. Je remerciais le serveur d’un signe de tête et me hâtais à rejoindre la bande. Déposant le plateau au centre, nous attendions que Dark se serve le premier, puis je me servis suivit du reste. Chacun à ses occupations, nous fûmes très vite rappelés que le silence se devait lorsqu’il se leva de sa chaise, nous obligeant à détourner le regard en sa direction. Dark n’interrompait jamais la soirée pour de sottises ou de choses futiles, si le seigneur décidait qu’il y avait à dire alors c’est qu’il y avait à dire. Mais qu’est ce qui pouvait tant le préoccuper pour l’obliger à se lever ? Bonne ou mauvaise nouvelle ? On ne pourrait le croire, mais parmi la bande il y a ceux qui le craignent et n’iront jamais à l’encontre de ses mots, préférant se soumettre après avoir vu tout ce dont Dark était capable. Et puis soyons franc, tous ceux qui entraient dans le cercle n’en sortaient, c’était ainsi, une règle qui avait été instaurée dès le départ. On ne trahit jamais son maitre. Et d’un autre côté, il y a ceux qui lui sont tout simplement fidèle par admiration. Bien sûr, quel homme ne se ferait admirer pour avoir accomplit autant et se faire respecter par tant ? Dark dégageait de charisme, celui d’un homme capable de mener même une nation toute entière, je n’en doutais pas, je savais qu’il en serait capable.
Son verre avait été levé tandis que mon regard ne le lâchait une seule seconde. Il semblait que Dark voulait fêter quelque chose ce soir, quelque chose à laquelle il avait déjà songé. Lorsqu’il commença son discours, nous rappelant combien nos activités personnelles se faisaient plus importantes, nous donnant plus de pouvoir et par conséquent, d’influence, je ne pu que laisser un sourire se dessiner sur mon visage qui reprenait des couleurs à chacun de ses mots. Mais, très vite, ce sourire disparu lorsque cet ami nous confiait tant sur notre complicité. Mon nom qu’il avait soufflé, le seul nom qu’il avait cité dans son discours afin de faire comprendre à tous combien il avait tant confiance en moi, combien il serait prêt à me délaisser toutes ses victoires s’il n’avait plus le pouvoir de poursuivre, je me répugnais. Je me répugnais à un tel point, que l’envie de mourir se faisait si poignant que j’aurais pu mettre fin à ma vie si dieu nous offrait cette deuxième chance. Quelle chance.
Alors que son verre se faisait plus haut, suivit des autres qui se levèrent chacun à leur tour tout en élevant leur verre en mon honneur, je ne me rendis pas compte que j’étais resté le seul assis. Mon verre à la main qui n’avait cessé de trembler n’en finissait pas. Je n’avais plus envie de sourire, je souhaitais plus que tout quitter cette table en vitesse, m’éloigner de tout ceci qui m’étouffait. Était-ce normal ? Pourquoi est ce que les gens que je chérie, qui me font du bien, me font soudainement très mal ? Pourquoi est ce que leur simple existence même me détruisait ?

Je m’étais efforcé à sourire afin de ne paraître trop suspicieux, bien que ce sourire doive paraître déformé, je faisais au mieux. Me levant en titubant un peu, je m’étais accroché à Moon afin de ne pas chuter misérablement. Il n’eut pas de seule petite fois où mon regard s’était détaché de sa magnifique personne qu’était mon ami, mon frère. Un sourire avait rayonné l’ensemble de son visage dont les traits s’étaient adoucis. Cela avait fait une éternité que je n’avais vu ce visage, me faisant remémorer le passé, du temps où nous nous étions rencontrés avant que Dark ne devienne tout autre. C’était étrange mais l’envie de fondre en larmes m’avait pris soudainement. Pleurer de regret, pleuré pour cette belle amitié en laquelle il croyait si ardemment, en laquelle jamais le mot « doute » n'effleurerait son esprit. Dark, à quel point te trouverais tu blessé si tu apprenais que j’avais eu osé douter de toi, osé te trahir dans ton dos pendant que tu continuais à forger cette amitié, totalement ignorant ? Serais-tu anéanti ?

À ce moment là nos regards s’étaient croisés, le sien cherchant le mien, cherchant à me montrer toute sa gratitude alors que j’étais celui qui silencieusement, lui était si reconnaissant. Il ne fallut pas une seconde de plus pour qu’une larme vint perler sur ma joue, puis une seconde, et ainsi de suite, humidifiant mes yeux qui me chatouillèrent. D’un revers de manche, j’effaçais avec rapidité toute l’amertume qui me submergeait. N’importe qui aurait pu penser que je pleurais de joie, mais seul ceux qui me lisent savent combien ce que valent ces larmes.

To be continued ...

Let's talk about it

Je reste un instant figé, les yeux rivés sur mon frère qui semble si ému que des perles s'écoulent les unes après les autres sur ses joues sans même, semble t-il, qu'il en ait le contrôle. Ces larmes ne cachent pas seulement de la joie. Si je devais en faire une estime personnelle, je serais à même de penser qu'elles laissent s'échapper une douleur si immense qu'elle ne se fit soulager qu'à travers de telles révélations. Avait-il laissé de côté cette douleur ? Ou était-il simplement en train d'en exprimer les restes ? Je descendais de mon piédestal, mon verre toujours à la main, puis toujours dans le même élan je m'approchais de L, passant mon bras autour de lui et le guidant loin de la petite foule qui l'acclamait afin que nous ayons un peu plus d'intimité tous les deux. Quelque chose n'allait pas, c'en était une certitude. Maintenant, il me fallait savoir quoi.

- Je ne te pensais pas aussi émotif. A moins que je ne sois pas la seule raison de tes chaudes larmes.

Je lui adressais un sourire à la fois réconfortant et amusé. Je levais mon regard vers lui, trempant mes lèvres dans le précieux liquide et l"appréciant à sa juste valeur. Je tentais de discrètement le sonder sans pour autant violer ses intimes pensées. Notre relation se résumait à ça : notre confiance était optimale et si bien que nous n'avions plus besoin de nous parler pour savoir que quelque chose n'allait pas. Et nous en parlions relativement facilement, et régulièrement. Mon instinct m'incitait à penser qu'il me cachait quelque chose, mais ma raison à ignorer ces indications. J'ajoutais donc, sur un ton beaucoup plus ouvert.

- Je ne te forcerai pas à en parler si tu ne le veux pas. Je veux juste que tu sache que je suis là pour toi, mon frère. Puis d'ailleurs, comme dans tout royaume, c'est le rôle de ce dernier de précéder son aîné à sa mort. Pas vrai ?

Mon regard se dispersait à la recherche du reste de la troupe qui était retournée à ses occupations premières après une brève éloge de mon discours et de mon frère. Je lui tapotais dans le dos, et j'ajoutais, amusé par avance par la remarque stupide que j'allais faire.

- Je compte sur toi pour ne rien manigancer dans mon dos afin de me trahir et de récupérer le royaume. Je ne suis pas sûr que tu serais de taille d'ailleurs.

Un rire joyeux et enfantin s'échappait de ma gorge tandis que je reconsidérais mon frère. Si je devais en redéfinir ma situation, je devrais m'estimer chanceux de l'avoir dans ma nouvelle mort. Peu de personnes se retrouveraient aussi aisées dans un milieu aussi dangereux avec d'aussi bonnes personnes à mon estimation. Nous étions si proches, qu'il en faudrait énormément pour nous séparer à vrai dire.

- En revanche, tu devrais te trouver une Reine, juste au cas où.

Codage made by. M

Make me feel down

Je n’avais jamais montré autant d’émotions jusqu’à aujourd’hui. Jamais autant de larmes n’avaient été versées même si en soit il n’y en avait pas tellement eu. Mais cela avait suffit, disons que je n’avais pour habitude de déverser le moindre sentiment face aux autres, mais ce soir je n’avais pu me retenir. Face à lui, face à cet ami qui m’était si précieux, je n’avais pu me contenir plus longtemps, il me fallait tout extérioriser même si je savais combien Dark ne tarderait à venir à moi. Et c’est ce qu’il fit, dans les secondes qui suivent il s’était rapproché de moi dans le but de découvrir se qui me tourmentait tant au point de déverser quelques larmes. Une raison qu’il ignorait et qu’il valait mieux pour lui d’ignorer encore longtemps. Parfois je me demandais s’il ne se doutait pas de quelque chose, car plus que je ne l’avais imaginé, il me faisait croire qu’il savait plus qu’il ne paraissait. C’était étrange, comme s’il s’en amusait, ou bien était-il réellement ignorant ?
Il nous entraina à l’abri de la foule, nous isolant un moment le temps de s’assurer à quel point son ami se trouvait dévasté, mais je ne répondis pas à son appel, préférant rester silencieux tandis que tête baissée, ma main était venue recouvrir mes yeux légèrement gonflés pendant que l’autre tenait toujours mon verre. Je devais m’échapper, m’enfuir sur le champ afin de m’isoler loin de toute cette foule qui finissait par m’étouffer. Une foule que jamais je n’aurais songé qu’un jour, elle puisse finir par m’engloutir. Gardant toujours le silence tout en laissant un blanc s’installer entre nous, Dark finit par prendre à nouveau la parole, m’assurant qu’il ne me forcerait jamais à ouvrir la bouche si je souhaitais garder le silence. Chose qui m’avait rassuré le temps d’un instant avant qu’il finisse à nouveau par me poignarder droit au cœur. Ses mots m’étaient si poignants que je ne parvenais à le regarder.

Soudainement il me fit une remarque, une autre qui me forçait de plus en plus à croire qu’il savait effectivement plus de choses que je ne l’aurais cru, mais peut être que mon imagination me jouait des tours, peut être que je me perdais petit à petit dans tout ceci, cela m’avait-il déjà monté trop à la tête ? Pourquoi est ce que Dark s’était soudainement mis à me faire tant d’éloges face à la populace, en public, et insister autant sur ma confiance à son égard, me faisant à présent douter de sa confiance à son tour ? Je ne savais plus comment songer, devais-je m’en méfier ? Devais-je prendre à nouveau en considération les paroles de Passion concernant l’homme qu’elle aimait ? Qui diable me dupait ? Me massant légèrement entre les yeux de mon pouce et mon index, je relevais ensuite les yeux en direction de mon très cher frère, prêt à affronter son regard quand subitement, les mots qu’il venait de me balancer m’obligèrent à serrer avec plus de force le verre de cristal que je tenais toujours à la main. Je pouffais un rire tout en détournant mon regard du sien avant de le ancrer à nouveau dans ses prunelles. « Une reine ? » Avais-je répété. « Crois-tu que j’ai vraiment besoin d’une femme ? » Je ris un peu. « Je ne suis pas comme toi Dark, il m’en faut plus d’une. Je ne succomberai pour une seule et unique chaire, non. » Continuais-je sur une note amusé avant de venir baigner mes lèvres dans ma boisson.

To be continued ...

Let's talk about it

Toujours mon fidèle sourire scotché sur mes lèvres, j'observais mon frère rouler des yeux à ma remarque fantaisiste. En effet, il lui fallait trouver une reine. Car tout prince possède une princesse. Je me concentre à ,nouveau sur mon verre que je déguste avec plus de plaisir que d'habitude. Peut-être est-ce parce que je me sens d'humeur à me reposer sur les autres ? Sur L ? A me laisser aller au bonheur comme je n'avais jamais vraiment pu le faire auparavant ? En tout cas, c'était possible. Au moins pour ce soir, pour quelques heures. Alors j'oublie tout le reste et je pense à surtout profiter de ma nouvelle mort en compagnie de mes nouveaux proches. Car si je ne sais pas grand chose de mon ancienne vie, j'ai au moins le mérite d'avoir celle-ci.

- Ton discours changera quand tu auras trouvé la bonne. C'est une certitude.

Dans un geste plus confiant cette fois-ci, je tapote à nouveau son épaule avant de positionner mon coude sur le bar de sorte à pouvoir observer à la fois L et tout le reste de la bande qui se tenait toujours un peu plus éloignée. Quelque part, elle se révèle être une partie de ma famille même si je dois me comporter un peu plus en parrain de la mafia qu'en grand frère. Mais ce soir, elle profite de ce moment avec une insouciance hors du temps. Ce sont à priori les seuls moments qui nous rendent enfantins, s'opposant totalement aux activités que nous exercions en parallèle.

- Il serait temps d'élargir notre bande, L. Je porte à nouveau mon regard sur lui avant d'ajouter. Nous avons jusque là profités de petits délits insignifiants. Mais si nous voulons nous imposer et prendre le contrôle même de notre vie, il va falloir passer aux choses sérieuses. Après tout, nous n'avons plus rien à perdre : nous sommes déjà morts. Il serait temps de montrer à tous ces geignards qui sont les êtres à respecter au risque de perdre des choses bien plus précieuses que leur mort.

Je voyais les choses en grand, mes projets sont loin d'être insignifiants. Et si je dois leur donner une dimension grandiose, alors cette dernière sera à l'image de la vie que je m'imagine à présent. Je sirote mon verre pendant quelques instants puis ajoute à nouveau.

- Ce "Never. Je veux qu'il paie avant la fin de la semaine prochaine.

Ayant retrouvé mon animalité en un instant, je repose d'un geste déterminé le verre vide que je viens de finir sur le bar de sorte à ce que le barman le débarrasse. Puis, dans mon élan, je jette un dernier rapide coup d’œil à L avant de retourner auprès de mes confrères qui semblaient de leur côté ancrés dans une discussion des plus fascinantes : les femmes.